Vincent Lebbe est ordonné prêtre le 28 octobre 1901. Après quelques mois d’enseignement au séminaire de Pékin, le nouveau missionnaire passe quatre années, comme vicaire, puis comme curé, en divers endroits de la plaine du Nord: il s’adonne alors avec ardeur à l’apostolat selon ce qu’il appellera plus tard «la méthode de l’argent». En 1906, sa nomination comme directeur de district (doyen) à Tientsin, le grand port du Nord et poste réputé ingrat dans lequel plus d’un s’était découragé, marque le point de départ des engagements décisifs. Alors que Mgr Jarlin, le nouveau vicaire apostolique de Pékin, lui prescrit de se cantonner dans les activités purement religieuses, Vincent Lebbe, lui, établit tout de suite le contact avec les autorités chinoises de la ville, s’initie aux usages mandchous et entame l’étude des classiques chinois. Avec une grande cordialité dans les relations, il cherche avant tout à ce que l’Église et les milieux dirigeants se connaissent, pour que la première ne reste pas «une applique sur un meuble». Comme il l’écrira à la fin de sa vie, le messager de l’Évangile doit «être le levain, donc dans la pâte».